Une cathédrale pour ta fête…
par Distyle
Du fin fond de cette cathédrale où tu m’as aliénée,
Avec pour horizon un lointain ciel de cendres,
De derrière ce vitrail qui seul me voit pleurer,
Je me dis que tu peux encore m’entendre…
Un été bien moins vert, des jours embarrassants,
Un automne moins jaune, une neige moins blanche…
Les couleurs chantaient pourtant, sous tes doigts, mon amant,
Et seule aujourd’hui dans la grisaille je flanche…
Avec toi, mon roi fou, j’enfourchais tes chimères !
Tu croyais à l’Amour, et Nous n’avions plus d’âge,
Tu savais être sombre, ou chanter mes rivières,
Tu savais m’inquiéter, me faire sauter des pages.
Tu partais, Tu revenais et me tendais les bras…
Et Tu ressurgissais, mon amour incarné,
Souviens-Toi, Tu disais « ne m’oublie pas » …
Et Tu peignais ma vie en chair mate ou rosée !
Mais déjà tu étais parti…
Avais-je donc rêvé ? T’avais-je donc inventé ?...
Etait-il vraiment Toi cet Infini ?
Mais quand, à ton retour, mon âme tressaillait,
Je savais qu’Amour reprenait Vie !
Où je me faisais chatte, Tu me voulais argile,
Tu me voulais servile, ou bien évaporée,
Tu me voyais vestale, et j’étais ta fragile,
Mais pour Toi, que n’aurais-je pas été ?
Non ! Rien de Nous ne fut inventé,
Ma bouche est là pour se souvenir,
Du frémissement de cet immense baiser,
Qui vint un jour abriter mon sourire…
Mon corps inutile brûle encore de tes doigts,
Il suffit que mes yeux se ferment et je te sens,
J’écoute encore mon ventre, je sais ta pluie sur moi
J’en appelle au silence, et je t’entends…
L’Amour ne trompe pas !
Pourtant mes mots devenus lourds,
Tout autant que mes pas,
Ne peuvent plus s’ouvrir au jour,
Il n’y avait que Toi…
Poème posté le 06/08/20
par Distyle