Partie de Chasse
par Nais
par Nais
C’est de bon matin qu’il m’a flairé
Celui chargé de faire le bois
Mon avenir grandement menacé
Le jappement des chiens je perçois
Installés confortablement sur leurs montures
Ils se veulent avoir belle et fière allure
Le départ de la course à présent à sonner
A mon tour me voila fait pauvre gibier
Je dépasse les grands êtres impassibles
Et tente de me faire proie vive et invisible
Le son des trompes retenti à nouveau
Face à moi un interminable cours d’eau
Peut être arriverai-je à les semer
et mon odeur enfin à dissiper
Encore quelques foulées dans la brume
Avant d’arriver au chemin de bitume
Au beau milieu de la voie rapide
Mon corps élancé sans arrêt possible
Le sifflement des freins résonne en moi
De plus belle, la meute aux abois
Ils m’ont rattrapé, je suis épuisé, piégé
A présent rien ne pourrai me sauver
Dans ma chair, les crocs de ces sauvages
Me voilà bientôt à terre et esclave
Qu’ils s’en aillent, créer un nouveau monde
Pour pratiquer leur loisir barbare et immonde
Je n’ai pas demandé à en être de la partie
Que l’on m’achève sans douleur et sans bruit
Autour de moi un milieu que je ne connais pas
En terrain bien gardé soudain je trépasse
Le propriétaire se dresse face au cortège laissé coi
Cette fois-ci c’est le chasseur qu’on chasse
Poème posté le 17/02/17