Heureux qui comme Ulysse...
par Candlemas
Quatre boutres avancent sur la mer gelée,
Portant l'explorateur au regard incertain,
Dans la torpeur et l'estime de rames fébriles,
Ils partent aux rendez-vous des astres fécétieux.
Ce manège émétique traîne une bordée franche,
Et s'installe à l'abord de limes en plongée.
Courage, compagnons, sur cette mer immense,
Nous avons affronté les démons de nos doutes ;
Au rivage annoncé ils s'effacent dans le sable,
Veines vertes absorbées par la terre découverte.
Tant de marins attendus comme nous ont rêvé
D'inscrire au fronton d'un nouveau monde leur nom,
Plutôt qu'un ex-voto d'une mère éplorée
Au mur froid de la paroisse intime de Bretagne.
Compagnons de souffrance encore partageons
L'espoir fou qui nous pousse au ponant des sirènes
Le voici qui descend en mille nuits inverses
Rond, crâne et flottant comme un loukoum doré,
Mes frères, c'est ainsi que l'horizon s'éteint
Irisé par nos yeux de pantins entre deux pôles.
Rendez-vous au matin, la lumière dans le dos,
Que la nuit s'achevant, la seule étoile vienne
Découper un rivage sur ce front marin sans âge.
Poème posté le 28/02/17
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