Premières amies d'enfance
par Legrilloncelte
Elles s'appelaient Odile, Marie-Pierre, Marie-Claire,
Avaient les boucles blondes et les yeux bleus ou verts
Et moi huit ou neuf ans pendant la dernière guerre,
Cet âge où on ne peut encore être ni père, ni mère.
Je m'évadais souvent de l'école, la semaine
Et quand j'étais lassé de faire peur aux moutons
Que je montais souvent en apprenti champion,
Agrippant sauvagement leur grosse toison de laine,
Je rejoignais mes belles qui, elles, s'ennuyaient ferme,
Quelque part à l'écart de la cour de la ferme,
Près du hachoir d'ajoncs aux vertes senteurs piquantes
Qu'un cheval fatigué tirait d'une allure lente,
Derrière les tas de pommes aux vapeurs parfumées.
C'est alors que , penchés sur le pressoir désuet
D'où glissait doucement un blond nectar sucré,
Nous aspirions, ensemble, les longues pailles ambrées.
extrait du recueil intitulé :
Les greniers parfumés de l'enfance.
Poème posté le 14/09/20
par Legrilloncelte