Un cri dans le vide
par Jean Pitre
A lire près d’une harpe indienne.
Un indien peut en jouer,
Si sa musique vous plait.
Aujourd’hui le temps s’est arrêté.
De sa fenêtre il a vu le soleil cesser de tourner
Et la vérité éclater en plein ciel.
Un goéland a crié sur le tas de varech.
La photo est toujours là souriante
Posée sur le manteau de la cheminée.
Des pas dans le sable se poursuivent,
Ils disparaîtront sous l’écume
De la vague mourante des souvenirs.
L’heure est venue pour que se referment
La porte et les fenêtres aussi.
Le soir est arrivé, il apaise la maison,
Sur la petite falaise, aux volets bleus.
Les grands oiseaux s’enfuient,
La nuit tombe de la lande vers la mer.
L’homme songe devant l’âtre vide.
Il attend, comme toujours,
Son insomnie de regrets,
La tête enfouie dans ses seins.
Puis le corps recroquevillé il attend
Jusqu’à l’aurore d’être expulsé, soulagé,
Comme la première fois, avec un petit cri.
Poème posté le 01/10/06