Filles ondulantes des forêts
Et d’ahanantes cognées
Désaltérant sans relâche
Leurs arcs de lumière affutés
Aux fontaines de sève
Depuis le linceul d’or étendu
Sur la dépouille de la lune
Jusqu’au glissement lumineux
Dans le gant de cendre
Filles des traversiers d’herbages
Déferlant des ères glaciaires
Émigrantes mâchoires
Effilant la rosée du matin
Maintenant
Gerbes d’arc-en-ciel
Semées sur la hanche du pays
Têtes d’or tombées
De l’échafaud du soleil
Joaillerie du ruisseau de vent
Exposé à la vitrine du matin
Houle pollinique nuageante
Sous l’aile du sphinx colibri
Les foins étoilés attendent
Qu’on les ourle
Sur l’encolure des coteaux
Si ce n’est un silence agité
Est-ce un murmure d’amour
Blotti près des buissons ?