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Poésie libre / Vieil arbre
              
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Vieil arbre
par Plumeauvent


Vieil arbre, plusieurs fois centenaire D'une petite graine, sans hâte, tu es sorti Plantant tes frêles racines dans la terre Tu étais si fragile, petit Ta vie ne tenait qu'à un fil Mais les années passèrent en file Défilant, défiant le temps Et même si cela paraissait infime Chaque nouvelle journée ta cime Se rapprochait du firmament Vieil arbre, vieux sage C'est avec les nuages qu'aujourd'hui tu palabres Tous ces visages soyeux Qui planent, qui nagent dans l'éternel azur Voyageant dans les cieux de la belle bleue À l'allure des vents qui les poussent Au bon gré de leurs souffles Traversant monts, vallées, plaines, océans et brousses Vieil arbre, doyen des forêts séculaires J'ai posé ma paume sur ton tronc J'ai senti ta lumière furtive tel un éclair Et par ton regard j'ai eu la vision D'anciennes époques, d'autres ères, d'autres générations Naguère les gens avaient pour toi respect, vénération Mais un beau jour, ils t'oublièrent Préférant s'entasser dans les grandes agglomérations S'échinant au travail, aux devoirs, à la production Pris en tenaille par des obligations Ployant l'échine, encaissant les coups durs Les hommes, les femmes désertèrent la nature Vieil arbre J'ai appuyé mon oreille contre ton écorce J'ai perçu comme un rythme, un battement de cœur J'ai entendu frémir, subtile mais avec force La musique des anciens dont la sagesse demeure Au fond de tes mémoires, en ton sein Dans tes racines, dans ta sève Scintille et vit sans fin, sans trêve La beauté de leurs rêves Vieil arbre Un jour le temps finira par te rattraper Car sur cette Terre rien ne perdure éternellement Tu le savais le jour où tu es né Et serein tu accueilles ce moment Et si ce jour s'envolent tes dernières feuilles Comme papillons aux quatre vents T’attendra de l'autre côté du seuil Le cortège des ancêtres, en fête, retrouvant leur enfant Vieil arbre Je transporterai par delà les plaines Les graines de vie que dans mon cœur tu as semé J'irai faire face à la folie humaine Afin que ta mémoire puisse s'essaimer Et, qui sait ? Aucune rêverie n'est vaine Un jour, peut-être, l'humain saura s'aimer... © Plume au Vent, 2020



Poème posté le 27/10/20 par Plumeauvent


 Poète
Plumeauvent



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