Quelque cerveau nouveau au pied de la falaise
A prêté ses oreilles au bruissement terrien
Car écouter, dit-on, se peut source de bien.
Et il huma le vent cause d’un grand malaise.
Il eut à la rigueur bien fait une fournaise
De cette hexagonie à l’étrange maintien
Car à bien réfléchir son peuple n’aimait rien
Et dans un grand foutoir il se sentait à l’aise.
Le lundi il fallait réformer tout l’état
On en légiférait à la chambre, au sénat,
Mais le mardi d’après le peuple manifeste
Et dans la rue l’on voit se crêper des chignons
Disant : décret nouveau égale nouvelle peste !
Réformons sans bouger et demeurons grognons.
Mais le temps, ce couillon, n’aimant pas obéir
Fit que des changements devinrent inévitables
Le progrès sans arrêt faisant tourner les tables
Le monde du passé se mit à défaillir.
Certains, n’aimant plus rien, se mirent à haïr,
On cacha les idées sous des mots détestables
Les partis concurrents pondirent des incapables
Jouant la comédie, inaptes à conduire.
Voyant l’imbroglio s’auto-régénérer
Les éminents penseurs, ne pouvant éclairer
Notre sphère en déclin, boudèrent la planète.
Tirant une morale étonnante ma foi
Ceux qui ont l’esprit mou mais trop dure la tête
Ne sauraient échapper au hasard, à sa loi.
Quelques cerveaux, pourtant, dirent le temps propice
À revoir les copies aux devoirs trop brouillons
Que politiques en trop devenaient trublions
Que surcharge d’excès menait au précipice.
On ressortit les mots gravés aux frontispices
Armes qui autrefois formaient les bataillons
Mais d’antiques desseins on fit de tels bouillons
Que l’on se désola de leur manque d’épices.
Aux diverses promesses osées de toutes parts
Il faudra bien s’ouvrir ou dresser un rempart.
Pouvons-nous espérer, sous futures auspices,
Avoir des nouveautés de figures et d’esprit
Protégeant nos enfants de futurs maléfices
Fuyant l’insuffisance le pire des mépris ?
Le produit bien vendu par multiples moyens
Devra donc assurer la pensée efficace
Il est des camelots dont on connait la face
Mais dont les résultats trompent les citoyens
Comment donc éviter tous ces chevaux troyens
Dont le discours est tel que nous plait la préface
Mais le livre qui suit de sa prose nous lasse
Avec la vie n’ayant pas le plus petit lien.
Le bruit de ces avis que le peuple murmure
Devrait oser souvent se changer en griffure
Tous les cinq ans le vote est-il insuffisant
À gommer les sottises dont le passé se pare.
Il faudra surveiller le pouvoir agissant
Et juger, de l’état, le train à chaque gare..