Flamenco
par Phedre
Le buste levé bien haut, les reins drapés de noir,
ses bras en escarboucle éclaboussant le soir,
il frappe de son pied tendu comme une épée
le sol sec et rouge où la poussière brille.
Elle, la taille cambrée d'improbable façon,
drapée de rouge et noir, s'avance telle une reine,
secouant la crinière de ses cheveux d'ébène,
et de ses yeux de braise allumant tous les feux!
Pivotant lentement, tête à tête, en haleine,
son regard braqué, sur elle, comme un drapeau
sa poitrine arrogante sous un ciel de dentelles,
ils s'affrontent et se cherchent, tels deux hidalgos.
La guitare s'enflamme au soir d'andalousie,
les notes séches crépitent en mille feux de joie
et le long cri plaintif du tzigane reçoit
les mille coeurs perdus du peuple espagnol
tandis que la danseuse, comme une fleur coupée
ployant sa taille souple dans les bras en arceau
achève dans un envol de volants débridés
de se pâmer d'amour au son du flamenco............
Poème posté le 01/10/07