Au vent, le 29
par Lau
Sur le compte du temps, c’était une cheville,
Un jour qui, quatre à quatre, arpentait l’escalier,
Escaladait l’abstraite échelle du hallier
Touffu, panache exact –un Chronos cavalier-
Se targuant de prévoir, au hasard, la civelle,
Ses sargasses zigzags et l’heur de sa gambille
Sur le train de l’aiguille où l’omble chevalier,
Maitre de l’ombre et du Cosmos et du boulier,
Gardait les nacres du soleil et du collier
De l’astre où s’embrase la perle en ribambelle.
Une humaine journée, insouciante fille,
Une obole, galbule, au haut ! genévrier,
La fin d’un petit mois grandi de février
Dont la rigueur d’antan ne court plus sur la ville,
Un mol hiver au vent qui se venge et qui veille
En rêvant la blancheur des fleurs du cerisier ;
- Feu le printemps, bientôt l’été, sur le lisier
Brûlant, défuncte, en un dernier spasme, l’abeille.
Minute Papillon ! Sous ce ciel bissextil,
Puisses-tu happer l’or au cœur de maint pistil
Qu’un vingt-neuf, près de mars, annonce la corole
A l’envi bée aux vols assoiffés du pollen ;
Adoucis-toi, sois brise ô pense à ce beau rôle :
Eole intime de la vie, et seul golem.
Poème posté le 29/11/20
par Lau