Les pages roses
par Philippeb
Je m'en souviens
Des pages roses de mon enfance
De ce dictionnaire un peu usé
Vieux de vingt ans et des poussières
Où je partais en voyage
Dans la Rome d'autrefois
Que d'aucuns disent antique
Et je rêvais en déchiffrant
Ces mots étranges d'un autre temps...
Ave Caesar moruturi te salutant
Combattant superbe
La peur se cache sous ton glaive
Tu as vaincu le lion d'Abyssinie
Mais déjà ton sang
Inonde le sable blanc
Vae victis
La foule se lève et t'abandonne
Homo hominis lupus
Rien n'a changé
Et comme hier
Pauvre homme de rien
Tu étrangles toujours ton frère
Omnia vincit amor
L'amour m'a subjugué
Bien des fois
Mais j'ai souvent perdu
In fine
J'ai jeté les dés
Sur un prénom
Un sourire
Une illusion
Alea jacta est
Mais je me suis trompé
Le coeur en miettes
Âme trop humaine
Errare humanum est
Ces pages roses
Si fragiles sous le doigt
Souviens-t-en ami poète
Mon alter ego
Mon autre moi-même
Quand viendra le jour
Memento homo
Quia pulvis es
Et in pulverem reverteris
Nous ne sommes rien
Une poussière grise
Dans le souffle du vent
Ami lecteur je te laisse
Poursuivre ton chemin
Vanitas vanitatum
Et omnia vanitas
Moi je m'en vais
Le long des allées du silence
Cueillir des étoiles
De bonté et d'espérance
Ad patres
J'ai à faire là-bas
On m'attend
Tout est fini
Acta est fabula
Les pages roses
Se referment lentement
Poème posté le 08/12/20
par Philippeb