L'adieu
par Graziella
Une lettre orpheline posée comme un écueil
Et le flot de ses mots qui me parlent de toi.
Le froid qui s’insinue à l’orée de la feuille
Engourdit mes sanglots et le bout de mes doigts.
De l’ami à l’amour il n’y avait qu’un pas
Celui que tu franchis ne te mène pas à moi
Et l’adieu trop encré, ou mes larmes peut-être,
Entache le papier entre mes mains défaites.
En d’autres temps, en d’autres lunes, en d’autres mondes,
Loin de nos peurs, loin de nos doutes, les cœurs succombent.
En d’autres vents, en d’autres brumes, d’autres soleils,
Loin de nos peurs, loin de nos doutes, les cœurs s’éveillent.
J’avais songé ma vie cernée de ta présence,
Les rires d’une marmaille peinant à nous quitter,
Un chien loup pour garder la maison de vacances,
Des lectures savourées près de la cheminée.
Je raccroche la lune, j’éteins quelques étoiles,
Les paupières submergées, le visage trop pâle.
Le sourire écorché au sel de mes larmes,
Je referme doucement les volets de mon âme.
En d’autres temps, en d’autres lunes, en d’autres mondes,
Loin de nos peurs, loin de nos doutes, les cœurs succombent.
En d’autres vents, en d’autres brumes, d’autres soleils,
Loin de nos peurs, loin de nos doutes, les cœurs s’éveillent.
Cueillir chaque matin gorgé de tes silences
Me poser sur des lèvres qui n’auront pas ta voix
Redonner à mon cœur l’élan à toute aimance
Eclairer ces ténèbres qui parlent encore de toi.
Le manège étourdi d’une vie de chimère
Atténue, il est dit, les couleurs de l’enfer.
Se remettre de nous, renaitre doucement
On se remet de tout, depuis la nuit des temps.
Poème posté le 20/01/21
par Graziella