Résister à l'air du sang
par Jamespx
par Jamespx
En te levant
Sur l'info de ce matin
Souviens-toi
Combien est précieux
Le privilège de vivre
Pourquoi s'attacher
À la poésie libre
Parce qu'il n'y a rien de plus faux
De se mettre des barrières
Pour libérer l'émotion
Ses émotions
Qui n'a jamais eu envie
De tout envoyer balader
Quoi qu'il se passe
Résiste à l'air du sang
Projeter sur l'autre ses problèmes
Au lieu de les régler soi-même
Engendre la haine des gens
Garder les pieds sur terre
Pour fouler ses frustrations
Sans oublier l'enfer
De condamner tous ces fous
Qui ne proposent qu'une réponse
À tes questions
Ne t'en fais pas
Un de perdu
Dix de retrouvés
Mets-toi à la place
De celui qui tue et meurt
Pour atteindre son objectif
Il faut l'abandonner
Fais-le pour ceux
Qui ne le peuvent plus
La vie nous donne toujours
Une autre chance
Résiste à l'air du sang
Où l'oligarque bien assis
Avant d'aller courir
Dans son parc paysager par Le Nôtre
À ce don
Celui de ne pas voir tout de suite
Pour conserver son absolutisme
Le mal ronger nos libertés
Chaque jour un peu plus
Ne pas dire les choses
Comme elles doivent être combattues
Le jeu de satisfaire sans cesse sa majorité
En lui doigtant monts et merveilles
Sur un ton solennel
A tué
Tue
Tuera
N'est-ce pas à chaque fausse note
Pour combattre la plus violente
Que l'homme grandit
De Charles Martelle à De Gaulle
Parce qu'il a essayé et parfois réussi
À franchir l'inimaginable symphonie barbare
Même si certains soleils l'encouragent
À brûler un peu plus de calories
À voir plus loin que son mandat
Démocratie où es-tu
Ce soir mon visage est si livide
Mes veines appellent au secours
Et pourtant je suis sain et sauve
Et si coupable de n'être qu'un écrivaillon
Alors
Lorsque Michel Houellebecq met son génie
Dans une gerbe ses sept déclarations
Sur sa propre tombe
Sous l'œil collaborateur de son éditeur
Voilà encore un avorton qui prend son cerveau
Pour l'empire de la débauche
En essayant de baiser blanche neige
Dans d'autres temps
Le duel finissait mal
Comme le roitelet sur son siège
Ne peut pas jouer sans cesse
Avec l'argent de la princesse
Sans jamais la faire jouir
Un jour il va falloir en tirer les leçons
Le peuple n'a plus la guillotine
Elle est morte un jour de septembre
Le jour de ma rentrée en sixième
Dans l'insouciance qui caractérisait ces années
Au temps où le salaud avait un code d'honneur
Celui d'épargner les enfants et les vieillards
Un temps où la culture faisait de l'homme
Autre chose qu'un accident de la nature
Comme a écrit Tadeusz Rozewicz
« La poésie de nos jours est une lutte pour respirer »
Cette phrase ne met plus étrangère
Et si proche de mon cœur
Mais ce soir
Après tant d'inégalité
Même face à la chance
Est-il encore possible d'écrire sur l'amour
Mon combat commence là
Où la lumière n'a pas de frontière
Là où la vérité n'a pas besoin d'un sceau
Pour remplir le monde d'égalité
L'homme libre a le don
De voir tout de suite
Où il souhaite mourir
Et au bout de la nuit
Là où attendent mes amours
Une seule goutte
Peut faire déborder le vase
Je résisterai à l'air du sang
Poème posté le 02/10/17