Ton corps défendant
par Moria
Comment expliques tu qu'il te manque autant ? Ton cœur n'est il pas tari ?
Fais en le deuil, nous te supplions. Nous tous, ton âme meurtrie, ta colère forcenée, ton cœur béant et tous les autres.
Fais en le deuil pour nous préservés !
La mémoire accepte de les recevoir. Elle a eu le temps de s'y préparer. Remise ces souvenirs à ce qu'ils sont : du passé.
Garde toi de penser que cette souffrance est réciproque. Il est passé à autre chose.
Préserve nous, fais en de même.
Son silence est une réponse. Son silence est une réponse.
Ce silence a créé peu à peu, de long en long, d'attente en résignation, un fossé.
Une gorge.
Tu creuses encore.
Le lit d'une rivière amère puis un canyon asséché.
Pourquoi son nom doit marquer un sillage abyssal que tu infliges à notre cœur ?
Quand il est dit trop fort, il continue de creuser, d'endommager.
Il éprouve la force de notre courage encore. Encore.
Chaque fois tu creuses un peu plus. Gouffre, tour à tour aride et débordant d'acide.
Tant et si bien que les parois en sont de plus en plus fines. De plus en plus fragiles. De plus en plus friables.
Poème posté le 02/05/21
par Moria
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