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Poésie libre / Arbres urbains
              
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Arbres urbains
par Cardaline


Ils tendent sur le mail leurs moignons tumescents Réduits à n’engendrer qu’une improbable feuille Ils ont eu, à grand frais, leur coupe de printemps Afin d’être, à la ville, une source d’orgueil Ces platanes condamnés à d’éternels tourments. L’œil s’étonne à saisir, sur le trottoir étroit, La ligne de poteaux savamment écourtés Aux normes de la rue, à la hauteur des toits, Ces mornes bouleaux blancs priés de s’emboîter, Attristent le regard tout autant qu’une croix. Les chênes à genoux sur leurs racines nues Supplient de leurs membres amputés un ciel vide. De ces rois couronnés, ils sont le résidu, La victime humiliée d’une cognée perfide, L’oiseau lui-même fuit ce perchoir exigu. Ô marronnier intrus dont l’épaisse ramure Accueille la vermine et souille le gazon, Ton vénérable bois, en milliers de brisures, Sera valorisé car, sans te faire affront, Tu seras plus utile à réchauffer nos murs. Arbres urbains au pied baignant dans le goudron, Platanes équarris de l’école militaire, Hêtres souffre-douleurs d’affligeants bûcherons, Survivants des néons, du bruit, de la poussière, Pour le citadin vous n’êtes que des jalons.

Ce poème, si cela en est un, est tiré de mes observations personnelles.

Poème posté le 15/05/21 par Cardaline


 Poète
Cardaline



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