Un soir tranquille de juin
par Fregat
Les mots désertent mon esprit
Se faufilant entre mes doigts :
Il est des jours tel celui-ci
Où l’écrit ne va pas de soi.
Je regarde la blanche page
Qui je le sais le restera
Où les idées, sans amarrage,
Tournent en rond dans leur beffroi.
J’ai beau observer la barrière
Un peu rouillée de mon enfance
Je ne sais quelle muselière
Vient bâillonner mon espérance
D’y flâner une fois encore
Pour cueillir d’oubliés frissons
Dans son inépuisable amphore,
Son immense et exquis filon.
Dessous même le vieux tilleul
Pourvoyeur de vers par instinct,
Mon crayon me laisse bien seul,
Ce soir tranquille de juin.
Ainsi sous ma main inutile,
Comme un oiseau planté au sol,
Ma plume si souvent mobile
Attend le vent… pour son envol.
Poème posté le 09/06/21
par Fregat