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Poésie libre / Délirium très mince
              
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Poésie libre / Délirium très mince

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Délirium très mince
par Banniange


Après son enterrement, il avait pu rentrer chez lui, Les fossoyeurs en grève laissaient la tombe béante, Des fleuristes y jetaient les bouquets flétris, Les barakis, leur canette aux odeurs de limaces écrasées Et des chiens soulageaient leur sphincter servile, Son épouse avait déjà un amant, (C'était le beau-père des jumelles Qu'elle avait conçues avec le frère homozygote De son mari confondu lors de leur nuit de noces...). Elle lui avait offert son peignoir, Sa rolex insubmersible Et, ô Sacrilège, ses haltères modulables. Après d’obscures études anatomiques, Menées avec méthode et convenance, Ses enfants jouaient au croquet Avec des rats morts Quand il les a sifflés, ravi de les revoir, ils ont pouffé, Puis, lui ont jeté des orties et des berces du Caucase, Sa voiture ne l’a pas reconnu et l’a klaxonné avec fureur, Il a couru chez son voisin Qui l’a accueilli à coup de kalashnikov(obtenu lors du concours du meilleur délateur de l'année)  En hurlant : « Tu n’as plus rien à faire ici , tu aurais pu au moins offrir tes haltères à ma femme genrée !» A plusieurs endroits, on lui a claqué la porte au nez, Certains l'ont pousuivi avec leurs armes secrètes, Le dernier livre de Nicolas Sarkozy préfacé par l'impayable JP Pernault , Humoriste en farce et attrape cathodiques(décoré de la légion d'horreur pour son insignifiance journalistique),  Intitulé : Moi, plus président, j'en fais pas un fromage! Et une chanson posthume d'Annie Cordy intitulée : « Du riffifi chez les asticots » (Avec Henry Salvador à la trompette anale, Enrico Macias aux pastéques percutantes, Serge Lama en castra des castagnettes, la chorale de Gérard Lenorman "Les chèvres astigmates de Monsieur Seguin", En Guest Star, Brigitte Bardot au tuba frénétique, Fernand Raynaud à la cornemuse fuitée). Quand il l'a croisé, le curé s’est sauvé avec son page en poussant des « Deus meus tenentur nos a malo “ , Il lui a laissé sa soutane car il est écrit :  "Lorsque vous verrez un homme nu, revêtez-le; et ne méprisez point votre propre chair". Alors, résigné, il a rebroussé chemin, traversé le bois sombre Aux jonquilles noires piétinées par des quads pachydermiques Que pilotaient des hydrocéphales adipeux aux tatouages lubriques Pour rejoindre le cimetière où l’attendait La mort et son rictus éternel, Il a jeté un dernier coup d’oeil sur sa plaque funéraire Où figuraient gravées ces inoubliables formules: “Au regretté..”  “A mon tendre amour...”  “Sans toi, la vie...” On ne meurt qu'une fois! NB : Non, ce n'est pas un effet du vaccin ni de champignons hallucinogènes, suffit juste d'amplifier l'absurdité quotidienne...



Poème posté le 18/06/21 par Banniange


 Poète
Banniange



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