Siddhartha
par Cripure
Trop longs sont à mûrir les fruits de l’arbre-souche.
Ils boivent une eau noire, impure et sans clarté,
Patiemment extraite au sous-sol écarté,
Et tombent tard, hélas, pour les dignes de bouche.
Il faut pouvoir entendre en soi la voix du fleuve,
Le désert qui se plaint, répondre à sa clameur,
Traverser sa tempête en habile rameur,
Éloigner les désirs, ceux que l’envie abreuve.
Sois béni, ô grand Prince, enseigne-nous à voir,
Montre aux pauvres la route et les fins assouvies
Qui mènent à l’éveil, Sublime aux mille vies !
Puisses-tu, dans ton temple, un jour nous recevoir,
Et nous mener enfin par-delà ta lisière,
Ô Siddhartha, toi seul qui connut la lumière !
Poème posté le 23/06/21
par Cripure