Cascatelles
par Cripure
La terre qui répand de grosses larmes blanches
A creusé dans sa peine un passage oublié
Où les arbres du lieu, sous l’ombre de leurs branches,
Ont bâti sur la roche un monde replié.
Toujours y entend-on gronder, sourdes cascades,
L’eau qui cogne la pierre et porte au clair du jour
Les hurlements divins des lointaines décades,
Quand régnaient dans les bois l’esprit et le tambour.
Et le soleil, le soir, éclaire à son orée
Le trou vert qui trahit la ruine arborée
Où vit le temps reclus qui s’écoule et se tort.
Mais sur ce toit qui perche à niveau d’hirondelle
Tient encore une flèche aux affres de la mort,
Haut mât de résistance et noble citadelle.
Poème posté le 02/07/21
par Cripure