Quand euterpe mène la danse
par Cardaline
Le son naquit des profondeurs de l’air
Se répandit en ricochant sur l’eau
Ce fut d’abord un timide grelot
Et puis lointain le bruit des caisses claires
La voix timbrée de la bombarde basse
S’entremêla à mon pas cadencé
Puis s’empara, fourbe, de mes pensées
Pour les charger d’une incroyable audace
Quand vint le vent puissant des cornemuses
Mon être entier s’éleva invincible
J’allais, baignée d’un bonheur indicible
Magnétisée par la reine des muses
Que m’importait où conduisait la route
Que sa longueur fit la longueur du monde
Tant que les sons m’imprégnaient de leurs ondes
Que le bagad * distillait goutte à goutte
Je poursuivais exaltée ma chimère
Suivant le fil de l’ample mélodie
Perfide joie, la même qui conduit
Jeunes soldats ou marins à la guerre.
Bagad : formation musicale traditionnelle de Bretagne
Poème posté le 10/07/21
par Cardaline