La chrysalide
par Cardaline
La conscience endormie s’éveille lentement
Dans un corps disloqué masqué de linge blanc
Sous les rampes de l’hôpital
Membres anesthésiés, elle n’est plus qu’un esprit
Ayant peur de sa chair, survivante meurtrie
D’une avalanche hivernale
Dans ce corps pétrifié la voici en prison
Ses jambes défuntes pour unique horizon
Cette Eve au destin suspendu
Devant les bonnets blancs cèle son désespoir
Son âme en détresse n’est plus qu’un grand trou noir
Où gît son avenir perdu
Et puis elle dit non, non à cette infortune
Ose la seule action qui lui semble opportune
Elle ouvre un long chemin de croix
Béquilles et corsets, sanglots et vains essais
Chutes et petits pas et modestes succès
Premier trajet, premier émoi
Les muscles atrophiés et les plus anodins
Sont priés de se joindre à l’effort surhumain
De cette charpente orgueilleuse
La volonté farouche et l’effort magistral
Compense peu à peu la lésion de la moelle
Si petite et si pernicieuse
Claudiquant prudemment à travers l’officine
La jeune pharmacienne a repris sa routine
Après les lauriers et la gloire
Au handisport mondial sur un fauteuil roulant
Avance ici fière de ses pas même lents
Personnifiant la victoire
Histoire véridique
Poème posté le 06/08/21
par Cardaline