Veuillez agréer...
par Salus
A la bande de jean-foutre
Déplorant que je passe outre
La bienséance des mœurs
Que d’hypocrites censeurs
Etablirent pour vous plaire
Niant le foutre et la glaire
Je dirai que je vous plains
De n'aimer que les moulins
De la sotte patenôtre
Où le bon chrétien se vautre !
La littérature c'est,
Quatrain, prose, essai, tercet,
La vélocité de l'âme,
Des férocités sans drame,
La félicité du fard,
Hors facilité de l'art !
J'en appelle à quelque Sade
Quelque Bataille où s'exsude
Notre inconscient malsain
En un fabuleux raisin
Fermenté qui nous enivre
Au bon vin de chaque livre !
Apollinaire vous sers-je ?
Banni ! (par plus d'une verge)
Et ni Verlaine et Rimbaud
Ne seraient lus par un sot,
Vu leur sonnet démoniaque
Qui fait dresser l'insomniaque,
Croix du Christ entre les dents,
Suant, dehors et dedans,
De repentir et de crainte !
(Toute mère est une sainte,
Chaque enfant, charmant bambin,
Ne connaîtrait que le bien !)
Pauvre race aux esprits mièvres
La faiblesse de vos fièvres
Tient au mental corseté
Refusant la satiété
Qu'un sens sans soucis n'étaie
D'aucun bât - Et quelle idée
Pour juguler son jouir
(Que de mots il faut ouïr)
De brider la quintessence
Du plaisir - fût-il licence !
Vous qui nous privez de vers
Sous le prétexte pervers
Que le poème est salace,
Votre morale de glace
Baudelaire aurait pendu
Et réclamerait son dû
A toute femme légère
D'être, aux guerres, l'égérie
Des ennemis, en cheveux,
Tonsure appelée aux vœux
Des revanchards et des pitres
Défenseurs de ces épîtres
Et de ces commandements,
Fielleux, justes ou déments
Dont nos religions affublent
Ces mentaux qui toujours semblent,
Dans leur bassesse, étriqués :
D'incapables paltoquets !
Poème posté le 09/05/18