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Poésie libre / Le ver, le vif, le sandre et l'indien
              
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Le ver, le vif, le sandre et l'indien
par Lau


Le ver de vase A peine un filet, juste un ru Sillonnait sous l’herbe sauvage, Sous les joncs tendus, d’un autre âge, Seul, un fil était incongru ; Sous l’œil intrigué d’une vache, Pêchait, apparemment féru De cet art un peu disparu, Un pêcheur qu’on eût dit apache, Inuit, iroquois, sioux, Posant ses mocassins, si doux, Près, du ru, des rives ouvertes, Plantait, au rubis, l’ardillon, Au chironome, l’aiguillon ; Au vairon, ces humeurs offertes. Le vif - Non ce courant n’a rien de ludique -La renoncule aime le torrent, Mon avenir parait moins marrant-, Car j’eusse dû devenir moustique, - Mon pauvre ver, c’est bien déchirant, Fit l’alevin, c’est presque impudique ; Mais cessons ça, je ne veux, sadique, Vous torturer, dit-il, l’aspirant. Mais l’aspirant, aspiré lui-même, En un instant, devint morne et blême, A l’esse, il fit un tour dans les airs. - Quel est-ce sot qui ferre et me freine, Quel est ce seau qui m’enferme où traîne Un filet d’eau parmi les déserts ? Le sandre - Barracuda des étangs et des lacs, Auprès de toi, ta cousine la perche A le regard innocent d’une vierge, Quand toi, tes yeux sont rances armagnacs. Plus qu’onze mille, éprouver de la verge, Coups furieux, d’un vieux brochet sous crack, Mieux qu’à tes dents, ressentir l’affreux crac, Ma proue en toi mais ma poupe à la berge, - Je chasse en bande et ce n’est pour manger, C’est dans mes gènes, n’y peut rien changer, J’aime le vif et l’éclair à l’écaille, - Epargne-moi, fario, je deviendrai ! -Epargnas-tu, folâtre et jeune frai, Le ver, nenni, de vous, je fais ripaille. L’indien - ‘Tain de sa mère ! – Il n’avait pas l’éducation Pour s’exclamer d’une autre façon moins vulgaire, Mais qui n’est pas indien n’a jamais vu la guerre - ‘Tain de sa mère, il avait le fil en tension, - Mais l’on dirait comme une attaque nucléaire ! -Minot, il fut primé pour « Exagération »-, Roi de l’étang, je suis l’Achab en gestation, C’est Moby Dick ! C’est du Léviathan, la grand-mère ! A l’autre bout du fil, un sandre était zaraf, Il venait de croquer un vif et pif et paf ! Il avait l’air d’une saucisse suspendue ; - Indien, faisons un deal, enlève l’hameçon, Toujours te chérirai, si je mens, je me tue - Ce sandre est un cow-boy, il me prend pour un con.



Poème posté le 19/08/21 par Lau


 Poète
Lau



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