Fontaine d'oasis
par Evcy
Fontaine d’oasis
J’étais un pharaon épuisé
Déambulant depuis des années
Dans un désert aride et fermé
Où l’horizon se teintait de stérilité
Le soleil brûlait un visage rongé
Qui devint une offrande, un cierge
Et j’idolâtrais des palmiers empourprés
Dans mon palais de sable vierge
Le repos et les femmes m’étaient damnés
Mon sarcophage fut outrage et gerçures
Des scarabées grignotaient avec lâcheté
Un corps frappé de sereine morsures
Mon esprit est rempli d’aphorismes impétueux
Les siècles ont joui de nombreux mensonges
Et c'est en pharaon angoissé et anxieux
Que je m’avance lentement dans les songes
Je rêve d'une oasis, d’un repos
Une femme qui serait mon jardin
Qui mêlerait parfum, chansons, oiseaux
Et douce chaleur du jasmin
Cette oasis est ma fontaine
À laquelle je me ressource
Émilie, toi, ma tendre reine
Là où mon cœur fini sa course
De grand arbres y sont plantés
M’offrant des fruits savoureux
Ile d’intense sérénité
Exotisme des insoucieux
Libéré de mon désert et de ces chaleurs
J’irai m abreuver dans ton œil limpide
Fleuve de l’oubli de tous mes malheurs
Baigné, je suis de nouveau candide
Je m’allongerai à ton ombre pour m’y reposer
La tête posée sur tes jolis seins
Oreiller de chair où naisse les idées
Je fermerai les yeux, implacable et serein
Je humerai le parfum œuvrant dans tes cheveux
Mêlant vanille, letchi et frangipanier
Témoignant du pouvoir immense de Dieu
Qu’un tel délice puisse à mon nez se dérouler
Je m’enivrerai à vie de cette oasis
Où ton rire se répand en rivage heureux
Et c’est avec joie et par malice
Que je la ferai briller de mille feux
Je confirme, j’ai trouvé ma place
Plus que musc, perle et saphir
Cette oasis est mon palace
Qui d’un regard peut m’adoucir
Pardonne à l’avance mes erreurs
Blessures d’une longue errance
Si jamais je crie, ou que j’ai peur
Et que je crois mes incohérences
Laisse le temps de m’ouvrir à ce bonheur
S’il te plait, ne sois pas dur avec moi
En moi règne une douce chaleur
J’ouvre mon cœur pour la première fois
Poème posté le 11/06/18