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Islande
par Salus


Le vent, la glace sale aux séracs du jökull... ...Et nous, sur nos vélos ! (Musique : Jethro tull !) Un froid glacial, la piste infernale et cassée, Çà et là, des geysers, la planète agacée, Sifflant, toussant, vibrante en son lent refroidir, L'odeur de la morue, à l'air, mise à fadir, Séchant dans la bourrasque aux anarchiques claies D'un bois brut importé, géantes et bâclées... Puis les cycles sans nuit, sévissant dès avril, Et les gens pas curieux, l'esprit franc, jamais vil, Mais grisé, le week-end, des feux de la "Mort noire", Cet amer "Brennivin" qui floute la mémoire, Peste à Reykjavík bue, et vomie à l'entour, Palliatif au spleen d'un hiver sans le jour, Dont le boire s'étend, l'année, en habitude Où la vivacité permute en hébétude ! ...Les bruns déserts de lave et le trésor du fjord ; Gullfoss ! Et, boréal sous le nuage d'Oort, Ce blanc reflet cosmique aux grands horizons roses Où le flanc des volcans, ébrouant leurs névroses, Secoue un vague spasme, ivre, algide, éternel, Qui fait sentir, magma, ton funeste tunnel ! Sternes et macareux nichent ; d'immenses ailes Passent en casse-cou, laissant là les plus frêles Que rabroue un trop d'air crachant en tourbillons Des courants par paquets et des flux par millions ! Une île tectonique à l'océan polaire, Les confins de ce monde, où le renard seul erre Hors des seuils littoraux, par les Vikings jadis Abordés, puis conquis, proches des inlandsis, Et la fureur des mers dans la "Baie aux fumées", Anse presque invisible, aux côtes embrumées, Le fief d'Erik le Rouge, et premier parlement, Apre démocratie, où qui ne parle, ment ! ...Une histoire de moine, encore plus ancienne, "Navigatio", Brendan par sa route éolienne, A Dieu vat ! et les siens, premiers terre-neuvas, Qui se laissaient guider - où va le vent, tu vas ! - Sur des esquifs de peau, vers des comptoirs de glace Que des "frères" tenaient, pour la gloire et la grâce De Jésus, de Marie, et pour le grand pouvoir Conféré, par le fait, à ceux qui, pour tout voir, Proposent au Seigneur Hasard leur destinée, Dans la fatale idée alors entérinée Qu'il n'est qu'une puissance et qu'il y faut plier - Puis cette histoire aussi finit par s'oublier... ...Et nous campions, ma belle et moi, dans les bourrasques, Nous mangions des oiseaux et buvions dans les vasques Cette eau pleine de soufre au goût pourtant si pur ; Et le soleil rasant faisait si beau l'azur Que transis mais heureux jusqu'au fond de nos âmes, Minuscules, perdus, ravis, nous nous aimâmes.



Poème posté le 02/09/18 par Salus


 Poète
Salus



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