Le matin du monde
par Salus
Le froid mordant mordait ; merde ! C'était superbe !
Un petit vent coupant tranchait ras l'os et l'herbe,
C'était un matin blême, et le hallier glacial
M'était un nid de givre au duvet solsticial.
Dans les odeurs d'humus, ces heures souveraines
Exprimaient par moment tout l’effluve des frênes...
Mon esprit s'abreuvait comme d'une eau lustrale
Au temple ouvert des cieux où la panthère râle !
Mais au mieux modulé, suave bruissement,
Un pépiement d'oiseaux dans les sautes du vent
Me venait ; le divin d'une âme très sacrée,
Une liturgie Ocre, où sans Dieu, tout se crée.
Et décembre insufflait sa magie au coteau ;
L'air vous pénétrait, dur et bienfaisant couteau ;
Un champ imberbe au loin s'offrait au froid de serpe
Dont le mordant mordait, merde ! - C'était superbe ! -
Poème posté le 07/09/18
par Salus