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Tôt, l'errance
par Banniange
Highslide JS
par Banniange

Zola aux outrages par Henry DE GROUX
Illustration proposée par Banniange


Usés jusqu'à la corde par de fâcheux fakirs, Certains mots tombent blets au milieu de l'oseille, Un Arménien serein, admiré des Emirs S'en va en sifflotant au pays des merveilles, Un autre peu flatté s'enquérant d'un asile Se trouve remballé dans son gourbi sans tuile. Voltaire a bien plaidé la cause de Calas Tout en abominant l'engeance de Sion, Montesquieu adulait du Persan la leçon Pour le Nègre en revanche, il était peu loquace. Kant avait accordé au siècle ses lumières Mais dans l'obscurité, il fustigeait le Noir. Le fardeau de Kipling dans son oeuvre légère, C'était l'indigène sauvage et trop bavard. Quant à Jules Ferry, cet ardent pédagogue, Il niait l'égalité en preux hystérologue. On pourrait continuer ce bréviaire insondable De ces célébrités aux bémols impayables... En ce siècle fumeux, ami des logophages Gavé de sophistique et autre herméneutique, On découvre ébahi les pièges du langage, Le vertige infini des cercles sémantiques Comme l'enfer de Dante en spirales ardentes. On entend dans la phrase une autre voix démente, Celle d'un schizophrène au rictus de Satan. Au nom des droits humains, on ravage une ville, Pour la démocratie, on soutient un tyran, On salue le courage de martyrs inutiles En donnant l'accolade à leurs bourreaux princiers, Avec ostentation, fêtons la République Et faisons révérence aux VIP's ploutocratiques Tout en nous déclarant fiers de nos droits innés. Alors la tolérance erre de-ci de-là Pareille à Diogène en quête d'un humain, Parfois, elle s'incarne en un glorieux combat, Souvent, elle succombe aux filandreux desseins. Car, il faut le dire si on est tolérant, C'est bien souvent pour soi et nos nombreux talents, Des autres, si l'on peut, en faire notre image, On leur reconnaîtra quelques vertus bien sages. Et quant à nos lointains, il reste l'exotisme Dont on peut apprécier l'étrange magnétisme. La tolérance en vrai ne me fait plus rêver, Je la sens si fragile en ces années de plomb Où les nations hurlent leur vile logorrhée Tels ces loups sinistres au regard furibond Qui encensaient, bottés, dans les cités détruites, Leur civilisation et ses valeurs maudites.



Poème posté le 03/10/18 par Banniange


 Poète
Banniange



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