Les grands cerfs
par Myosotis
Je vis dans un village à l’allure ordinaire,
Tranquille bien souvent, sans grande prétention.
Il borde la forêt, ses arbres centenaires,
Où la nature écrit le rythme des saisons.
Un court d’eau tortueux, lentement, le traverse,
Puis se perd dans les champs où paissent des bovins
Que rien ne peut troubler, pas même les averses,
Qui ruissellent, soudain, sur leur échine en vain.
Elles signent la fin des chaleurs estivales
Et goûtent la saveur d’une terre en sursis
Qui s’habille, déjà, des brumes vespérales,
Avant le grand sommeil de ces sols endurcis.
Mais, dans cet entre-deux, l’endroit soudain s'agite,
Encerclé, peu à peu, d’une faune au sang bleu.
Et sous la lune pleine où l'étrange s'abrite,
Commence le concert des princes de ces lieux.
Car, lorsque vient le temps des semailles d'automne,
Reviennent les grands cerfs, guidés par leur instinct,
Si proches des maisons que l'espace résonne
De leurs brames puissants qui scellent leur destin.
03/10/2018
Poème posté le 04/10/18
par Myosotis