Brève apparition de la déesse noire
par Lejassyote
Une nuit, tard, on écoutait,
Penchés tous deux à la fenêtre,
Le chant nocturne de l’été,
Ivres, peut-être.
Soudain, tous les bruits se sont tus,
Et dans la lumière irréelle,
On voit grandir le doigt pointu
De la chapelle.
Les buis sont pris de tels frissons,
Quand passe un lièvre à toute allure,
Que, toi et moi, nous hérissons
Nos chevelures.
Une blême lune à son plein
Nous domine, sinistre et fière,
Par-dessus je ne sais combien
D’années-lumière.
Sourdant alors de l’au-delà
Et faisant au ciel une moire,
On distingue les dents de la
Déesse noire.
Poème posté le 09/11/18
par Lejassyote