Hiver
par Lejassyote
Quand la bise sera venue,
Je t’enfermerai toute nue
Dans un bel antre entre le drap
Et l’anneau tendre de mes bras.
Là, brille une étoile inconnue,
Là, des murmures s’insinuent,
Là, dans le parfums des cédrats,
Bientôt le feu se répandra.
Que l’hiver dure ! on se rapproche,
Et notre firmament de poche,
Berceau sans gel et sans chagrin,
L’un contre l’autre nous étreint.
Dessous la chair, cristal de roche,
Luisent nos âmes et ricochent
Aux velours d’un ciel utérin
Où nous régnons en souverains.
L’hiver n’est plus une souffrance,
Quand notre paisible existence
Se repaît de pulpe de fruit
Et peu à peu se reconstruit.
Notre amour croît dans le silence ;
Il a les prunelles immenses
Des êtres secrets de la nuit
Qui germinent sans faire un bruit.
Poème posté le 13/11/18
par Lejassyote