C'est un matin plus frêle aux frimas du chemin,
C'est un soir plus frileux aux branches dénudées,
La brume qui s'attarde aux collines drapées
D'un silence plus mat où l'horizon s'éteint.
Le vieux seuil au jardin frissonne au pas léger
De la neige première, irréelle danseuse
D'un ballet descendu de l'aube vaporeuse,
Sans un souffle, sans bruit, sans même rien troubler.
Dans les pierres du mur et sous l'ombre du toit,
Des moineaux sont cachés, tremblants et immobiles,
Résignés et tassés sur leurs pattes fragiles,
Les plumes bousculées par un vilain vent froid.
Le ruisseau qui s'en va murmure la forêt
Où bondit la cascade, où le givre scintille,
Où la brise est limpide, où l'air lui-même brille,
Où chaque bruit jaillit et claque comme un trait.
Le matin est plus souple, il a gelé moins fort,
Le soir flâne en chemin parmi les giboulées,
Sous la neige vieillie quelques tiges sont nées,
Et tressaille déjà un flot qu'on croyait mort …
Ce texte est le quatrième et dernier du cycle "Les quatre saisons", après "L'aile du printemps", "L'été immobile" et "Les feuilles de l'automne".
Son écriture fut accompagnée et nourrie par l'écoute des "Quatre Saisons" de Vivaldi, bien-sûr :)
Il m'avait semblé voir le thème "Hiver" dans la liste avec images, et j'ai eu la mauvaise surprise de ne pas trouver ce thème dans la liste où il nous est demandé de cliquer sur le thème choisi. C'est pourquoi ce poème se retrouve dans le thème "Neige", alors que la neige seule n'en est pas le sujet en soi …
J'envoie et je file vérifier …