Comme renaître
par Lejassyote
Qu’un ciel profond nous engloutisse à pleine gorge
Et nous recrache à l’horizon,
Dans un pays de cyprès et de plaines d’orge,
Au franc milieu de la saison !
Tu marcheras à mes côtés, toute allégresse
Et beauté dans ta robe azur ;
Nous marcherons sans que nulle horloge nous presse,
Le cœur léger et le pas sûr.
De l’aube au soir nous suivrons en musant la course
De la rivière et du soleil
Jusqu’à l’auberge accueillante, près de la source,
Aux belles pierres d’appareil.
Nous trouverons sur le dos patiné des tables
D’énormes pains à belle odeur,
Qu’à les voir seulement, si dorés, formidables,
Il nous reviendra des verdeurs.
Un crépuscule au teint de vieux rose et de rires
Se posera sur le jardin,
Et par-delà l’autre colline on verra luire
La lune, ce vieux baladin.
A l’étage nous attendront les cotonnades
Et les brocarts d’un vaste lit ;
Je suivrai ta toilette et son chant de cascade
Devant le carreau dépoli.
On s’aimera tranquillement sous la fenêtre,
Parmi les fredons de la nuit,
Et ce sera comme être neufs, comme renaître,
Tout apaisés, le cœur éjoui…
Poème posté le 07/01/19
par Lejassyote