oh ! fuir
partir
de ces espaces de guerre
de ces proximités de conflit
ces rapports d’hostilité
ces échanges de coups
ces regards de méfiance
ces parcours craintifs
et ces ambiances de peur
ne plus entendre les pauvres gens gémir
et les plus forts crier encore plus fort
partir
ne plus vouloir rester là
à ne pouvoir rien faire
sans autre lumière que celle du chaos
sans autre couleur que la grisaille des barrières
s’ébrouer
prendre du recul
progressivement mettre de la distance
vouloir aller respirer ailleurs
écouter ce qui peut-être se prépare
ce qui peut-être arrive tranquillement
et qu’on attend depuis le début
et qui va à son rythme
dans le sens où l’on va
naturellement
sans heurt
sans doute
sans hésitation
sans effort
porté par le souffle de la vie
que l’on sent aujourd’hui
qui palpite en nous
Francis Avril