Deux Rois
par Nicolas
I
Le roi, triomphateur du géant philistin,
Oint d’huile et de dons au jour de sa naissance,
Œuvrant à libérer le pays en souffrance
Coiffé par le diadème ou le casque d’airain,
Devant le tabernacle orné du chérubin
Fait preuve face à tous de crainte et de méfiance,
Lui qui venait alors en toute indifférence
Tuer l’Amalécite autant que le Hettien.
Aux jours durs d’Absalom comme à ceux du prophète
Qui posa sur son crime une question muette
David reste fidèle à ses commandements ;
Ephèbe, rêvait-il, tout en rythmant sa lyre
Aux cotés de Saül qui livre ses tourments
Et de sol qui s'effondre et d'azur qui délire ?
II
Père des peuples, vojd, ogre rouge, assassin !
La Pologne à ta voix soutient la batterie
Déversant ses obus sur son peuple qui crie
Et tu bois ton alcool assis sur un coussin !
En toute impunité ton tribunal enceint
Le koulak, l'ouvrier, le soviet, la patrie
Envoyés par paquets crever en Sibérie,
Pareil au Belzebuth libérant son essaim.
Autrefois à Tiflis, des bancs du séminaire,
Vis-tu pleurer Jésus cheminant au calvaire
Et s’affermir les saints dans l’or de leurs tableaux ?
Ou peut-être appris-tu chez les braqueurs de banque,
Ecrivant au parti des poèmes nouveaux ,
Que le vrai monstre point quand tout un public manque ?
I
David tue l'Amalécite venu lui annoncer qu'il avait achevé Saül sur sa propre demande suite à sa défaite au combat et envoie Urie le Hittite (traduit en Hettien par L. Segond en 1910) à la mort lors d'un combat afin de récupérer sa femme, très belle, qu'il désire. L'arche d'alliance devant être amenée dans son palais, il demandera à ce qu'elle soit d'abord laissée chez un autre puis la placera dans une tente, ayant vu un homme mourir après l'avoir touchée : "David eut peur de l'Éternel en ce jour-là, et il dit: Comment l'arche de l'Éternel entrerait-elle chez moi?" (2 Sa 6/9). Le prophète Nathan le piège sur le meurtre d'Urie par une question, son fils Absalom le chassera du trône, ce qui l'amènera à écrire les célèbres Psaumes : "Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, l'éternel est mon berger" ...
II
En 1944, Staline pousse la population de Varsovie à se révolter contre les allemands, puis la laisse se faire massacrer sous les bombes - près de 90 % des bâtiments seront détruits.
Belzébuth / Baal Zebub : le seigneur des mouches
Il fut dans sa jeunesse séminariste (de 16 à 20 ans) puis, révolté par l'établissement partira mener une vie de bandit révolutionnaire tout en poursuivant son intérêt pour la poésie :
"Le bouton rose s'est ouvert,
Se précipitant vers le violet bleu pâle
Et, agité par une brise légère,
Le muguet s'est penché sur l'herbe."
Poème posté le 21/02/22
par Nicolas