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La raison démente
par Banniange
Highslide JS
par Banniange

El sueño de la razón produce monstruos par Francisco DE GOYA
Illustration proposée par Banniange


« Les monstres naissent du sommeil de la raison». Puissante assertion qui orne le frontispice Des eaux-fortes glauques, appelées « Les caprices ». Hélàs, Goya, je n’ai guère ton opinion. A Wannsee, on planifia l’horreur sans délire, Ils n’étaient ni sorciers, ni goules, ni vampires, Juste fonctionnaires gérant avec logique Les pesantes contraintes de la logistique. Les fantômes de Nankin en ont témoigné, Jamais massacre ne fut si bien orchestré. Il faut bien convenir que souvent la raison Fut l’aiguillon mortel de beaucoup d’oraisons. Il serait erroné de blâmer la folie De la rendre coupable de toute ineptie. Guerres bactériologiques ou nucléaires, Tortures raffinées dans les camps militaires, Sont les fruits blets de savantes spéculations. Sciences et techniques étreignent l’horizon, Dirigent sans état d’âme la nef des fous Qui sillonne les mers dans une errance amère. On entend au loin le chant funèbre des loups, Dans les eaux noires, surnage si peu de lumière… La raison a ses démences, dans son outrance, Elle veut changer la terre en peau de chagrin, Abolir temps et espace, être seul destin, Un Dieu omniscient, bouffi de condescendance, Dont les prêtres zélés tels de piteux bouffons, Continuent de clamer les vertus de son nom. Ils ne voient pas, ô non ! Aveugles volontaires, Les Parques menaçantes qui suivent leurs pas, Ils ne voient pas, ô non ! Boiteux célibataires, Qu’ils vont vers ces marais où rampe le trépas, Où fulmine l’hymne de la décréation, Quand la raison s’affole et en perd sa raison, Elle proclame alors de sa superbe acide : « Le premier jour, pesticide, fongicide, La lumière décrut. Et ce ne fut qu’un début. Le deuxième jour, herbicide, insecticide, La ténèbre fut. Il y eut un début et une fin. Le troisième jour, biocide, écocide, La mort sourit. Et il y eut la fin du début. Le quatrième jour, ethnocide, génocide, Le mal vainquit. Et il y eut le début de la fin. Le jour suivant, matricide, fratricide, Plus d’interdit. Et tout eut donc une fin. Le sixième jour, déicide, Le destin s’accomplit, Là, régna la fin. Le septième jour… Il n’y eut plus rien.



Poème posté le 03/02/19 par Banniange


 Poète
Banniange



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