Le port
par Libeyre
Dans la chaude moiteur de la nuit tropicale
le clapotis de l’eau claque comme un hoquet.
J’attends la fille brune aimée sur d’autres quais.
L’ombre d’un bateau gris glisse sur le ciel pâle.
Sous le scintillement mystérieux des étoiles,
debout dans ce corps blanc dont elle se moquait,
j’attends. Seule une femme encombrée de paquets
descend du bateau gris. Le port est vide et sale.
Tu m’avais annoncé ta venue et j’attends.
Es-tu noyée déjà dans l’épaisseur du temps ?
Où sont tes seins ambrés, tes longues cuisses brunes ?
Le navire a coupé ses moteurs et le port
laisse luire une eau glauque et triste sous la lune
dans une odeur mêlée d’essence et de fruits morts.
Poème posté le 25/02/22
par Libeyre