Ils ont mis sur la scène un vieil étron tout sec
Il a déjà tenu dans un spectacle un rôle
Dans la peau d'un bouffon quelquefois assez drôle
Mais il tient aujourd'hui celui d'un pauvre mec
C'est le théâtre noir ou blanc toujours binaire
D'un côté les moutons de l'autre les pourceaux
Il faut un excité pour pousser le cerceau
Un médicastre ayant l'âme vétérinaire
Les producteurs lui ont ouvert en grand leurs bras
En lui disant Le peuple attend le peuple espère
Tes mots n'étant pas ceux de langue de vipère
Pourtant rodé au jeu grossier du mentir-gras
Tu portes un torchon qu'ils ont taillé pour toi
Afin que de la cour les mouches tu nettoies.
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Mais le petit nerveux est si heureux qu'on ait
Pensé à lui pour s'agiter sur le perchoir
Tenir un rôle magnifique dans l'Histoire
Que cela ne l'a pas un instant étonné
Le voici canari chantant l'air des charmilles
Il est noble de cœur un croisé vrai de vrai
Que domine le pur sur l'impur tire un trait
Il reconstituera les anciennes familles
Il sait comment scinder de médailles les faces
En ne laissant d'arrachements aucunes traces
A ma droite les in à ma gauche les out
Cela n'aurait-il pas parfum d'ancien ragoût
De quoi ce pauvre type est-il ce jour l'indice
Il faut juste savoir de quoi l'on est complice.
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Détourner le regard penser à autre chose
Afin que sur rosier ne poussent que des roses
Il faut bien cher monsieur couper les branches mortes
Sachant le pire être évité de cette sorte
Nous aimons bien la simplissime certitude
Nous voyons clair ce que nous montre notre guide
Qui nous protège par consentie servitude
Confortés entre soi l'avenir est limpide
Mais ce show ne nous montre qu'un spectre agité
Il est le bout du doigt aucunement la Lune
Pour limaille sensible à l'aimant excité
Et pendant ce temps là la corne de fortune
Des fruits de notre peur s'enfle gonfle et s'emplit
Un chef d'orchestre dit son devoir accompli.