Au ciel à bout de bras frôlé
Aux soleils fragmentés
Dans la lignine engloutis
Et les souffles assoupis
Aux anciens climats gravés au cœur
Aux cernes serrées de chaleur
Dénuement de feuilles envolées
À la ligne de l’horizon gelé
Aux murmures des humus
Aux charnus secrets des crocus
Ambassadeur des profondeurs
De la terre au ciel, séculaire passeur
Au chant de sève à l’oreille
Aux anciens loups lapant la nuit
Aux rêves d’un vieil ours endormi
À la douce offrande des abeilles
À la chevelure peignée d’oiseaux
Aux caresses de palombes en automne
Au feuillage roux qui s’abandonne
A la corde et à l’ombre du bourreau
Aux amours découpées au couteau
Aux promesses d’anneau
Aux cœurs sur l’écorce s’étirant
Aux amours s’évanouissant
Aux souvenirs perdus
Aux frondaisons d’âmes éprises
Au partage des mêmes brises
Au partage des rêves écrus
Aux antiques mâts qui s’inclinent
Aux bucherons qui t’arpentent
A ton tronc large et rectiligne
Au chant triste des charpentes