Valhalla
par Nicolas
I
Primevère et jacinthe affleurent le sentier,
C’est un pays charmant cerclé par un méandre
Où la plaine dans l’or accouche d’un blé tendre
Et les vergers en fleurs sont blancs de cerisier,
De Rouen comme du Bec on vient y négocier,
Les légumes, les fruits, les bêtes sont à vendre
Et quand un rude hiver s’en revient pour s’étendre
Le village est au chaud, la farine au grenier ;
Le soir s’étale, calme, autour un verdier chante
Sur plusieurs merisiers s’ouvre encore une ente
L’horizon vespéral est tordu de carmins,
Les moines se sont tus avant le crépuscule
Le bocage est jonché de nombreux paroissiens
La horde est repartie, et tout Jumièges brûle.
II
Les bardes t’ont chanté que Týr dompta Fenrir
Quand ta mère t’offrait la chaleur scandinave,
Tu ressens qu’en ton cœur ne sommeille que lave,
Et qu’un futur prochain tu devras la nourrir.
L’hiver se rapproche et on t’a fait quérir,
Le chef te regarde, arborant un air grave,
Et te montre la pierre ou la rune se grave ;
L’amour est éphémère, il te faudra mourir !
Hache, épée ou bien maul captivent tes envies,
La flamme pénétrant ton esprit ambitieux,
La valkyrie enfin veut guider tes deux yeux,
Odin à tes cotés, tu grimaces, tu cries !
Tu sais qu’au son du cor la souffrance s'éteint
Dans le sac, dans la mort, dans le rapt, dans le vin.
Ce poème fait suite au précédent : "les hérétiques", pourquoi la paix cathare est éventuellement remise en cause ? Et qu'est-ce qui pourrait conditionner la vision de l'époque ? C'est assez horrible mais cela doit ressembler en partie à çà ...
Remarque éventuelle pour philologue : Tyr sacrifie son bras droit pour enchainer le loup Fenrir, Odin son oeil pour accéder à la connaissance, on retrouve dans l'évangile de Mathieu cela : "Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne. "
Poème posté le 22/03/22
par Nicolas