C'est l'heure inspiratrice où la mélancolie
Erre sur les bosquets, chante dans les ruisseaux.
Protége la langueur de l'âme recueillie,
Puis écoute, pensive, afin que l'on oublie,
De cette Terre engendrant tous les maux
Je ressens une étrange vulnérabilité
Nuage gris dans le ciel, comme cygne sur l'eau,
Sourdent en mon cœur des peines effacées ;
Souvenirs fugaces, et les ombres du passé
Etranges silhouettes du noir tombeau.
J'ai vu dans mon esprit faner tant de chimères,
Tant de projets hélas ! ici-bas m'ont menti,
J'ai fait tant d'esquisses qui furent éphémères,
M'assaillent les ' Pourquoi ', quand les nuits sont amères
Et s'impose le tableau des rêves anéantis ?
Longtemps j'ai poursuivi comme une enfant avide,
Un Elphe aux ailes d'or, un léger papillon ;
Ma Muse m'a prédit : Prends garde, il est perfide ;
Déçue, il a abandonné dans ma main vide
Quelques venimeuses graines sur le gazon
De mes yeux amoureux si quelque larme tombe
En publiant ces vers que je livre au zéphyr,
Si le rossignol chante et pleure la colombe,
N'enviez pas ma vulnérabilité vagabonde
amis et amies appréciez moi sans sourire.
C'est ainsi que l'on croit au magique perfide
Que berce l'espérance couleur d'Arc en ciel;
Je ne maudis pas la vie; même si la coupe est vide,
Et voudrait bien encore, près de ma lèvre avide,
Goûter au baiser, exquise goutte de miel !
Arcane :)