L'hallali
par Liberanos
On organise la battue
en poussant la bête aux abois,
ne lui laissant pas d'autre choix
que la lutte avant qu'on la tue..
Encouragez de tous vos cors
la meute hésitante et couarde
face à l'animal sur sa garde,
toutes ses défenses dehors.
Pas l'air très commode, le bougre !
C'est un vieux mâle, un sanglier,
qu'on ne verra pas se résoudre
à se rendre ou à supplier.
Rendons hommage à son courage :
l'heure a sonné pour l'hallali...
car même au moment du carnage,
on n'en reste pas moins poli,
et tout ça garde de la classe
selon les codes de la chasse.
À vaincre, nul ne s'agrandit
d'autant que le risque est petit.
Baisser les armes est d'un lâche
et mieux vaut perdre avec panache ;
et qui sait ce qu'il en advînt
s'il n'eût été seul contre vingt ?
Poème posté le 14/05/22
par Liberanos