Je suis le nautonier d’une trop vieille nef
— dont la quille nargua tant et tant de récifs —
et crains que sous le zef, un soir elle s’abîme,
offrant à l’algue fauve une carcasse blème.
Oublieux du ressac au fond d’un estuaire,
s’envaser longuement au rythme des marées,
laisser le goéland nicher dans ses membrures,
vaut-il mieux que d’offrir une escale aux sirènes ?
Avec Stef on en cause au « Bar de la Marine »
avant d’aller pisser nos bocks au clair de lune.
Son ancestrale nef a aussi piètre allure.
Aux phares du Ponant il fut lampadophore
avant d’être de bar un fieffé philosophe.