Te voilà donc, insecte, qui fais mes nuits terribles !
À peine l’œil fermé, l’obscurité tu cribles.
C’est toi, le si petit, qui rode, gratte et érode, ...
C’est bien toi le tyran, insignifiant Hérode
(et dont je graverais volontiers l'épitaphe)
Qui entretient sournoisement des petits bruits
Dont tu ne tires même aucun délicieux fruit.
Traître, voleur de silence, parfois aussi tu voles :
En mode turbine, tu es un vrai pot de colle
Pire que le bruit de fond d'un vieux phonographe,
En mode muet, tu choisis un coin de peau
Pour te poser lourdement, avant, hi, hi, oh
D’errer à l’envie en me chatouillant ! Et paf...
Légitime défense et meurtre d’innocence
Ou goûteuse vengeance contre une sale engeance !
Insectes de tous bords, je vous aime et admire
Pourvu qu’en paix vous me laissiez toujours dormir.
Si vous entrez chez moi, ne faites pas de gaffe...