Accident et sorcellerie
par Rimatouvent
À la campagne en promenade
La diurèse me mettant à bout
Je dus suspendre ma ballade
Pour pisser sur un bois de houx
Je sentis bien des yeux malins
Indiscrets me regarder faire
Mais cesser soudain c’est malsain
Je finis de me satisfaire.
Apparut une fée très moche
Louchant un peu, à l’air vicieux,
Sous les yeux elle avait des poches
C’était Carabosse et pas mieux.
Ne rangez pas cet instrument
Je voudrais en avoir l’usage
Cela fait un très long moment
Que j’en n’en reçois plus l’hommage.
Aux dames je dois du respect
Mais pour parler de l’attirance
Ne comptez pas sur votre aspect
Pour porter à l’exubérance.
La beauté n’est pas tout, madame
Mais de charme vous n’avez point
Je préfère perdre mon âme
Que de vous apporter mes soins
Or l’affreuse me jeta un sort
Et malgré sa laideur terrible
Mon outil prit un bel essor
Carabosse y parut sensible
Et un envoûtement magique
La fit user de mon état
Chevauchant l’engin priapique
Elle eut un plaisir délicat
Retrouvant du goût à la chose
Après un sensuel désert
Quelques récidives elle impose
Multipliant les jeux pervers
Le sort me privant de pouvoir
Plus elle prend et plus je donne
Et je commence à percevoir
De la beauté dans sa personne.
Sachez monsieur que ma laideur
Est une chose transférable
Plus j’utilise votre raideur
Plus ma beauté vous est aimable.
Épuisé par l’excès gourmand
Dont Carabosse fit usage
Je devins laid évidemment
Car le sortilège voyage.
Dévasté sensuellement
Par la fée qui n’est plus atroce
Je perds mon attrait sottement
La dame se "décarabosse".
Elle me dit en me quittant
Puisque ma laideur est la votre
Je vous laisse un don excitant
De magie vous êtes l’apôtre
Et bien que laid comme un crapaud
Pour pourrez plaire à quelque belle
Vous saurez user de propos
Séduisant dame et demoiselle.
À la campagne en promenade
Une envie la mettant à bout
Une dame en cours de balade
Faisait pipi près d’un grand houx
Elle perçut des yeux malins
Indiscrets la regardant faire
Mais s’interrompre étant malsain
il lui fallut se satisfaire
Apparut un monsieur très moche
Assez ridé un peu bigleux
Avec un menton en galoche
Dans l’affreux on ne fait pas mieux
Qu’il est joli ce jardinet
Dont j’aimerais avoir l’usage
Soyeux semble ce coussinet
J’adorerais qu’il soit volage
Monsieur votre aspect décourage
Et je n’en ai aucun désir
Ce n’est pas une question d’âge
Loin de moi l’idée d’un plaisir.
Belle à toison fort attirante
J’ai un don tel un grand sorcier
Un sort dont votre corps s’enchante
S’il sait au mien s’associer.
Ainsi la belle devint laide
Et le laid put plaire à nouveau
Une sorcellerie vous aide
À démêler tout écheveau
Vous me direz ça recommence!
Oui le jour succède à la nuit
Point n’est besoin d’équivalence
L’uniformité c’est l’ennui.
Et de beautés bien différentes
On vit fleurir quelques récits
Les amours se font fascinantes
Si le cœur n’est pas indécis.
Poème posté le 18/11/19
par Rimatouvent