Les frimas sont venus, dans un voile de brume,
Effleurer notre seuil, et les voici tapis
Au creux de la senteur de notre toit qui fume.
Dans l'âtre ravivé le silence crépite,
Près du panier de bois le chat demeure assis,
Lointain, les yeux mi-clos sur le temps qui palpite.
Le soir descend plus tôt, refermant les volets
Sur la flamme blottie dans sa niche de pierre
Qui s'est parée des ors rougeoyants des forêts.
Ecoutez ... N'est-ce pas un carrosse enchanté,
Armoiries et rinceaux gravés sur sa portière,
Que les siècles défunts jusqu'à nous ont lancé ?
Entendez-vous le vent ? C'est la nuit qui hulule,
C'est la plaine qui tremble, et dans son antre obscur
C'est un lutin penché sur un très vieux pendule.
Pas un bruit !... Car les fées se sont ici glissées :
Ne voyez-vous danser leurs ombres sur le mur,
Hennins faits d'un seul souffle et manches d'air tissées ?...
La braise qui repose a cet éclat plus doux
Qui se change en murmure, en caresse de neige
Où se perdent le ciel et la trace des loups.
Mais il est tard, voici l'heure d'aller au lit,
L'heure de s'envoler sur le premier arpège
Des étoiles givrées : le chat s'est endormi ...
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