Sans oublier les cheminées
où l’on rôtissait les gibiers
et où les dindes en fin d’année
Mangeaient les fruits du châtaigniers
J’aimerais de quelques excès
Réchauffer un peu ma bedaine
Mais du médecin le procès
Fait ma gourmandise incertaine.
Au farci, rôti, mitonné,
Il prône l’eau et son potage
Et le goût triste et étonné
Des saveurs n’a plus l’avantage.
Il est ignorant de la broche
et des volailles rôtissant
la gourmandise est un reproche
et ses menus ramollissant.
Me voilà privé de ces choses
Qui esbaudissent les papilles
Les marmites ne sont pas roses
S’il manque cochon aux lentilles.
Et le poisson bouilli hélas
Manque de crème évidemment
Combien de plats sont dégueulasses
Si le beurre manque affreusement.
Du diététicien je m’inspire
Et je resserre ma ceinture
Pourtant ce n’est pas pour médire
Mais son bedon a belle allure.
Alors épiant sa cuisine
Pour y trouver le bel exemple
Sans sel, sans sucre, mais margarine,
Doivent présider en son temple.
Mais le perfide le menteur
Se fait rissoler en cocotte
Un lapereau façon chasseur
Sans oublier les échalotes.
De riz de veau il est fana
Et une langouste égarée
Dans son court bouillon périra
En belle vue sera parée.
Bien sûr il commence la fête
Par des huîtres ou des escargots
Et pour sa panse insatisfaite
Un foie gras n’est jamais de trop.
Méfiez-vous de ceux qui vantent
Des régimes amaigrissants
Car aux fadeurs démotivantes
Ils ne sont pas obéissants
ils font fi de ces cheminées
où l’excellence vit le jour
et les cuisines mitonnées
sont toujours de preuves d’amour
Ces gens-là n’ont pas lu Molière
Et les recettes d’autrefois
où cheminées et cuisinières
Savaient distiller de la joie.
« La parfaite raison fuit toute extrémité
Et veut que l’on soit sage avec sobriété ».
Car ceux qui préconisent le petit appétit
Ne se nourrissent pas avec des confettis !
Et dans leur cheminée ou nul pot ne bouillonne
ils ne cuisinent plus ils n’en ont pas le temps
ils vantent les carêmes à des cons et des connes
Mais ne parlent jamais des vieux foyers d’antan.