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Poésie libre / Mensonges et rêves
              
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Mensonges et rêves
par Salus


De mourir j’avais oscillé Pour me répandre sous tes yeux ! Fatigué d’injustes milieux, Je ne vis plus qu’un temps scié. (J’ai pris la fuite au vent du vol, Soulevé des âpres passages De ceux, volant au fond des âges, Les oiseaux fous si loin du sol.) De ces humains que nul n’assaille, J’ai laissé le pire et le mieux ; J’atteindrai bientôt d’être vieux, Rien ne s’éveille en moi qui vaille. Je sais te peiner mon ennui Mais c’est un mal qui se cultive, Et si tu n’étais pas si vive Je vendrais hier pour aujourd’hui ! (Cette chanson, pâle prière, Est un pseudo-spiritual ; Ça se chante, un regard au khôl, Perchée en talons et guêpière !) … Toi, Reine ! où luire dans mes nuits ? Sois de mes jours l’inspiratrice, De mes amours l’impératrice, Fais-toi sirène, émoi : séduis ! Au prix de te faire excessive, Tu me rendras toujours meilleur ; Et je le fus ! quand sonna l’heur Cher de te taire, fort lascive ! Je t’aime mieux que tu ne penses, Me sais plus fou qu’aucun ne croit ; Et si mon sentiment décroît, C’est peste d’amères latences ! Comme de passage l’oiseau Se pose à la barre de flèche, Et qu’une peur plus forte empêche De rester, las, je saute à l’eau. Choyé des algues ténébreuses, La clarté rare du soleil Fait cependant cligner mon œil,  Animé d’ombres anguleuses. Seule étincelle en ce linceul Vert, l’amour perverse m’attire ; J’ai l’âme et l’arme du satyre, Malédiction du faune seul. …. J’irai pécher d’imaginaire, Monter, m’octroyer les enfers Et me pavaner dans ses fers, Au regard fier d’une hétaïre ! Puis, renversant ces jeux d’enfant, J’aurai, penché, belle sorcière, Pour tes reins pris, cambrée et fière, Des attentions t’ébouriffant ! J’ai déguisé mon priapisme, J’eusse été nu, m’aurais-tu duit ? Et comment l'eussé-je déduit, Sans la diffraction du prisme ? Mais j’ai fait griffe de velours Et n’ai tiré de dia ni hue ; Labour sage, en droite charrue,  Engage à contre amour et jours ! J’embue en tes yeux mon haleine, Tu vaux cent fois mes vœux pieux ; D’or rose, et garce ! offerte, mieux : Tu m’es, volée à Sparte, Hélène ! Tous ces trésors se paieront cher, Déjà, pour suturer ma vie Je l'ai rongée, inassouvie, Laissant plaie ouverte, outremer ! Or je sais ton cerveau cloué Et l'éternel de sa patience, Combien tu vis ta pénitence, Le peu qu'on t'avait alloué. L’endurance hélas compulsive, Qu’entendre, au vent de ta rigueur ? Un carcan, l’abîme et la peur ! Et d’empêcher que « tu » se vive… … Je te parle intimité, mais Quelqu’un qui me lit nous regarde ; Serions-nous communs d’une harde Pullulante, et qui n’en peut mais ! Choisir entre azur et fumées ? Alors je préfère l’éther De la mémoire au songe clair, L’éther noir des nuits inhumées ! De mes vertiges délicieux Je repousse un pan d’horizon ; L'envolée ouvrée est prison, Mais porte en soi la clef des cieux. … Et c’est ainsi que je m’évade, Dans les parfums d'un air mouvant, Où je vais, hagard, vers le vent, Je te rejoins, Shéhérazade !



Poème posté le 27/09/22 par Salus


 Poète
Salus



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