Tu serais la barreuse, je serais ton bateau.
Tu serais ma grand-voile, et moi ton gouvernail.
Où veux-tu mon amour qu’à tous les deux on aille ?
Pour jeter l’ancre de nos vies, il est trop tôt...Oui. Moi je serais porte, toi tu aurais la clé.
Ma serrure est huilée, mais fais bien attention,
Tu ne dois pas blesser : c’est une élévation.
Jouons notre sonate sur une bonne clef.Ô toi, si belle et nue, ondulant comme flamme,
Douce et femme, campée à la pointe de mon corps
Sautillant dans le contre-temps de mes accords
Tu me martyrises jusqu’à m’en damner l’âme.Ce boisseau qui m’entrave, me porte et me retient,
Met au jour des plaisirs que la nuit de mes chairs
À l’ordinaire me taît et met en jachère.
Je pourrais m’envoler… Las, la terre me tient !
Tu n’en peux plus, et je retarde à grands efforts
L’instant magique, où nous serons tous les deux pris
Dans la musique joyeuse de nos esprits.
Mais j’atteins mon point d’orgue, exultant tout mon corps.
Mon amour, tu m’inondes de tout ton bonheur.
Je l’accueille, je le prends, le fais miens. Éclat, joie,
Intense pétillance. Je suis un feu grégeois
Consumant tout en toi, te laissant sans ardeur…Épuisement, alors que c’est toi qui flambait
Assoupissement, pour t’avoir donné ma vie.Essoufflement, alors que c’est toi qui portait
Béatitude, sous les répliques, je suis ravie.
Écrit à l'origine comme un dialogue en face à face, en corps à corps,alignement gauche pour lui, droite pour elle, seule la dernière strophe est bien alignée.
Borderline pour le thème "PETILLANT"