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Scène
par Jim


Je croyais que les mots dissimulaient la clef, Celle des champs cachés derrière le rideau. Sur scène nous étions, nous lui tournions le dos En nous haussant du col, en opinant du chef, Car il nous importait de bien jouer nos rôles, De bien montrer comment nous étions les plus grands ; Chacun se distinguait en restant dans le rang, Pitre jamais n'étais, l'autre étant toujours drôle. Au-delà de la scène où nous représentions, Quels étaient les machins qui, tendant tous nos fils, Nous faisaient agiter tout en battant des cils, Dans le vouloir commun de la persuasion ? Tout en haut des tréteaux, derrière les décors, Se jouait là tout le destin des marionnettes ; Il est si gai de simuler tantôt la fête, Tantôt, de vraisemblance soucieux, la mort. Alors, je découvris que l'envers du décor Est encor plus désert que le champ de la farce, Et que la vérité n'est jamais qu'une garce Toujours prête à offrir ses appâts au plus fort ! Dans ce jeu le vainqueur est un maître de frime, Tous ses attraits sont faux, il n'est que de grimace, Lui-même ne sait plus quelle fut sa vraie face ; Il n'est jamais de crime en lieu où tous se griment. De cette mascarade, vaste farandole, Les champions ne sont pas, bien qu'étant fort visibles, Satisfaits. Sans souci de devenir risibles, Les voilà s'essayant de tenir d'autres rôles ! Ils se voudraient chanteur, comédien ou matheux, Écrivain, philosophe ou même encor... penseur ! N'importe quoi qui presse vers eux encenseurs ! Jamais zombie ne brille autant que comateux... Pourquoi tant de guerriers veulent jouer les sages ? Ne peuvent-ils choisir d'Alexandre ou Diogène ? L'Histoire retiendra celui des deux qui gêne ; Que même le cosmos s'avère de passage. Nos rois sont des bougies se croyant sémaphores Aucun ne brilla tant que le monstre de Rhodes On sait que chroniqueur sur réalité brode Quitte à vider d'ivresse vin de quelque amphore ! Mais du fond de nos trous, que ces Mazda éclairent, A poil devant ces rois, aucun coup de soleil N'est à craindre. Écoutons le chant de la corneille Nous dire cet aller simple que son bec flaire ! Depuis qu'il est présent, le plus beau des primates Ne cesse de s'aimer en accroissant son nombre Pourtant, de moindre objet ne projette son ombre : Soleil dont le sang brûle à couleur écarlate !

©Persona

Poème posté le 22/10/22 par Jim


 Poète
Jim



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