Au pays des Sâdhus
par Adria
De toute l'Inde, affluent des hommes et des femmes,
Une fourmilière humaine aux rives du Gange.
Parés de vêtements ou nus, tous ces quidams
Déferlent pour prier, le couvrir de louanges.
Le fleuve est leur mère, tous en sont les enfants
Et en leurs yeux dévots brille grande ferveur.
Gange n'a pas de source, il naît de deux torrents
Lesquels marient leur cours en un lit bienfaiteur.
Toutes les trois années, pour la Kumbha Mela,
Vibrent mille couleurs et tout autant de cœurs
Noyée dans la foule, ce vaste mandala,
Je croise les Sâdhus, ces ascètes d'ailleurs.
Ils sont venus ici comme l'on va, gamin,
Aux bras d'une mère bien trop longtemps quittée ;
Dans les eaux polluées, au culte sibyllin,
Ils vouent leurs prières, se sentent apaisés.
Ici, naît la rencontre entre les éléments,
Les hommes en quête de lumière divine
Et les traditions, ce long cheminement
Gravant cœur et pensée depuis les origines.
Ils lèvent tous les bras et ils font la promesse
Qu'ils préserveront l'eau et l'environnement.
Leur temple est le fleuve au courant d'une grand-messe ;
Les offrandes flottent, glissent divinement.
Je suis là et pourtant je ne suis pas des leurs.
C'est à la nuit tombée, aux lueurs des flambeaux,
Que résonnent les chants, fruits de tant de ferveur
Ils s'en vont eux aussi, à l'influx de ces eaux.
Sâdhus : En Inde, celui qui a renoncé à la société pour se consacrer à l'objectif de toute vie, selon l'hindouisme, qui est le moksha, la libération de l'illusion, l'arrêt du cycle des renaissances et la dissolution dans le divin, la fusion avec la conscience cosmique
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Poème posté le 03/11/22
par Adria